Introduction

Noel approche. Les éditeurs fourbissent leurs arsenaux. Comme pour chaque nouveau Call Of Duty, les fans et les gamers sont excités de jouer les GI en goguette. Ses ventes dominent les charts depuis son lancement.
Un véritable blockbuster dont les épisodes sont attendus avec impatience comme dans l’industrie cinématographique. Un succès dans le monde entier qui s’explique par une mécanique de jeu assez simple. A l’image d’un Die Hard ou Rambo, on n’est pas là pour enfiler des perles mais pour fragger du méchant à tout va, dans des paysages urbains ou naturels extraordinaires.

Scénario

Campagne solo
Campagne solo
Pour cet opus, révisez votre espagnol car le méchant est hispanique. Les premières images montrent un papy qui raconte une vieille histoire sur un commando de 60 soldats, issue de différentes unités d’élite. Pour protéger un hôpital public en plein désert (on ne sait pas si c’est sous le cagnard subsaharien ou dans le fin fond du Limousin), ces miloufs ont vaillamment résisté pendant trois contre plus 500 malades de la gâchette dans le sable. Des soixante, il n’en resta que 15. Ils avaient tellement sublimés leurs sens du combat qu’on ne les distinguait plus du décor. De vrais snipers en tenues camo.
Le sang des morts coulaient sur eux, le sable se collait à leur peau, formant un linceul. On aurait dit qu’ils étaient bénis
Un ennemi rescapé raconta son histoire. Les commandos étaient tellement furtifs « qu’on aurait dit des ghosts ». Ok… On est rassuré que l’on ne vas pas faire du FPS en tenu de majorette. Papy Elias raconte cette légende à ses deux fistons Logan et Hesh quand le sol frémit. Par Toutatix le ciel leur tombe sur la tête ! Plus précisément, il pleut des bombes sur Santa Monica (Califonie). Bien entendu, la plupart des gens ont sorti leur téléphone pour filmer/photographier la cataclysme qui les étreint plutôt que de sauver leur peau. Les gamedesigners ont bien reproduit l’air du temps. Ce n’est pas précisé mais les maisons sentent bon le faux style provençal et la végétation est caractéristique.
Avec la vue immersive de Logan, on court dans tous les sens pour échapper aux explosions quand on est inopinément projeté 15mn plus tôt dans l’espace, sur une station orbitale. Amateurs de Gravity, vous allez vous jouer les Sandra Bullock sous les traits de Becker, un astronaute américain. On comprend finalement que papounet ne braillaient pas à ses rejetons « c’est Loding, c’est Loding –le marchand de chaussures-« mais bien Odin, la forteresse orbital capable de détruire n’importe quelle ville avec son rayon laser. Odin est une sorte d’Etoile de la mort à la Starwars. Et là, on ne rigole plus. Il est temps de sauver le monde. Becker s’occupe d’Odin avec une astronaute qui manie le flingue puis l’on bascule 10 ans plus tard aux Etats-Unis, plus précisément en Californie, près de Santa Monica. L’Amérique est  en guerre avec la Fédération, regroupant les pays d’Amérique du Sud. Après la chute des pays producteurs de pétrole dans les états Arabes, la situation a dégénérée et l’Amérique Latine est le grand méchant. En dernier tableau, il faut tuer le méchant Rorke, un ex-ghost qui est passé du côté sombre de la force.

Graphisme

Le contraire aurait surpris, Call Of Duty Ghosts offre de magnifiques images avec du détail. On aurait apprécié encore plus de finesse dans les graphismes mais la Xbox 360 n’est pas non plus récente. Quel que soit les types de scènes, avec quelques ennemis avec ou sans véhicules, décor statique ou mouvant, le rendu est réaliste (à la différence de l’IA) et permettent de s’immerger complètement dans l’histoire. Carlingue au soleil, pénombre, profondeurs sous-marines, Infinity Ward a fait du bon boulot.
Call-of-Duty-Ghosts-Espace
Comme tout FPS, nous vous invitons à prendre la version PC pour profiter des graphismes avec la meilleure définition possibles et le maximum d’effet. Les cinématiques sont également de très bonne qualité. Call of Duty Black Ops II avait déjà repoussé dans ses derniers retranchements les performances graphiques de la Xbox360, CODG parvient à l’égaler, sans le dépasser. Le motion capture (la reproduction des mouvements naturels avec des acteurs) est particulièrement léché. A défaut d’avoir les plus beaux graphismes et textures, les mouvements sont fluides et fidèles à la réalité. On ne peut toujours pas casser des objets ou décor pour le fun ou la stratégie.

En mode solo

Après la virée spatiale, Logan  atterrit donc en Californie dans les ruines du Sylvarox Theatre (ouch spoiler !) avec son frère (d’arme) Hesh. Il se promène, tire sur tout ce qui baragouine latino. Ce n’est plus une surprise comme vous avez dû le voir mais l’action en mode solo est des plus pépères. Quelle que soit la mission, on est tenue par la main par les gamedesigners. En d’autres termes, entre les personnages qui vous accompagne et vous montre le chemin ou le décor qui empêche de prendre des chemins de traverse, le jeu s’apparente à un rail-shooter enrichi de quelques fantaisies. Certes, désormais on peut glisser sur une surface lisse, mais ce n’est pas non plus une « révolution » copernicienne.
Dès la seconde mission (sur une vingtaine), Riley joue les éclaireurs. Un Gi de plus, pourquoi pas. Mais il est poilu comme un singe (ce n’est pas un yeti ou Chewie) et avance à quatre pattes comme Didier. Vous l’avez compris, Riley est le berger allemand qui fait son irruption dans la saga COD pour lui donner du chien ou du moins dépoussiérer la série. Certes au début,  ça amuse d’envoyer le clébard chercher des nonos avec de la viande autour mais l’on perd vite patience de jouer les dogsitters. Sans raison apparente, Riley disparait au début d’une mission. On ne sait pas si l’animal course les chats ou se repose au soleil. Au début d’une autre mission, pas de chance Riley réapparait mais il blessé. Semper Fi comme dirait les Marines. On n’abandonne pas un frère. Alors, il faudra faire les aides-soignantes véto et porter le chien, le déposer pour tirer puis reprendre le toutou jusqu’à la fin de la mission. Qui eut cru qu’on pouvait être dans un épisode de Daktari (les plus vieux comprendront, les plus jeunes ont Wikipedia) en restant  un commando d’élite.
Ce Call Of Duty Ghosts garde les recettes qui ont fait le succès des précédents volets. Ainsi, il est toujours sympathique de voir du pays et shooter des méchants. En termes de théâtres d’opération, cet opus fait le grand écart entre la station orbitale et les abysses tropicaux, remplis de grands squales. Armé de votre courage, une mitrailleuse dans la main droite, un pistolet dans la main gauche, quelques grenades dans les poches et de temps en temps un lance-roquette et autres joujou du genre, vous allez affronter la chaleur de la jungle mexicaine, la froideur d’une base de la Fédération nichés dans les des Andes chiliennes, la pénombre d’une plateforme pétrolière en Antarctique, des grappes d’ennemis sur le pont d’envol d’un porte d’avion, le feu nourri sur un train infernal… j’en passe.
Call Of Duty Ghosts alterne missions en intérieur et en extérieur, accompagnés ou totalement solo pour garder éveiller le joueur. L’atmosphère est bien rendue mais l’on aimerait plus d’initiatives et de libertés. La sortie extra-véhiculaire dans l’espace est rafraichissante mais elle n’est une courte parenthèse dans le parcours du jeu. Les missions en commando fusillé marin  à la Navy Seals est amusante avec les balles ralenties et dévies par l’eau. On est obligé de modifier son jeu et son skil. On trouve également d’autres missions solo distrayantes comme la conduite d’un char à toute vitesse dans une base satellite. L’adrénaline est toujours présente mais pour un FPS de la classe de Call Of Duty, on aurait aimé encore plus d’excitations, de découvertes. L’équipe d’Infinity Ward s’était pourtant associé le concours de Stephen Gaghan,  auteur talentueux de Syriana et scénariste oscarisé pour Traffic. Même si on n’attend pas d’un FPS un niveau élevé de narration, à part sortir des vieilles recettes de méchants russes/arabes/chinois/extraterrestres/monstres/zombies, le mode solo ne restera pas un souvenir impérissable. D’ailleurs, les zombies sont au rendez-vous en multi-joueurs dans le mode Extinction.
call-of-duty-ghosts-011
Fort d’une communauté de fans (plus de 100 millions de joueurs dans le monde), de casuals gamers, de curieux de blockbusters ludiques, Call Of Duty mériterait de tirer vers le haut le niveau. Là encore, on est déçu que l’IA soit de l’intelligence superficielle. Les méchants ne vous voient pas venir avec vos gros sabots alors que vous n’êtes pas loin. Quand Riley passent dans les hautes herbes, il échappe à la surveillance du quadrillage ennemi. Le procédé manque de crédibilité. On ne peut pas utiliser le décor pour  détruire ou se cacher des hostilités. Il n’existe pas plusieurs possibilités pour terminer une mission, on fonce dans le tas et on tire sur tout ce qui bouge.
Pour la campagne solo, vous mettrez 5-6 heures pour parvenir à bout de la vingtaine de missions. Les nombreux points de restaurations automatiques facilitent la tâche pour écourter cette aventure.

En mode multijoueur

Nous sommes critiques sur le mode solo car le succès d’un COD provient de l’équilibre en mode solo et mode multijoueur. Heureusement pour la licence, le mode multi est une vraie réussite. Les 14 cartes disponibles au lancement du jeu permettent de voir du pays, d’essayer des techniques de campeur ou de warrior, en somme de s’amuser. L’avatar peut être un métrosexuel exubérant avec plus de 20 000 combinaisons d’accessoires et tenues ! Si vous êtes un fervent partisan de la NRA (National Riffle Association) ou juste un amoureux des armes virtuelles, 30 nouveaux joujous sont à votre disposition. Dans le ratelier, vous en avez pour tous les gouts : lance-roquette pour les doux-dingues, fusils Marksman iA2 avec double vue pour tirer en sniper et garder une vue périphérique.
Mode Extinction
Mode Extinction
Si l’équipe n’est pas la même entre Black Ops 2 et Ghosts, Infinity Ward a eu la bonne idée de garder une sorte de mode zombies à la Treyarch, pudiquement appelé Extinction. Ici pas de vilains zombies patibulaires mais des méchants extraterrestres qui veulent faire de la Terre un garde-manger pour aliens. Avec quelques frères d’armes, détruisez les nids de ces sales bêtes venues de l’espace. Une aventure encore plus jouissive que les killstreaks ou les headshoots. Vous en redemanderez, à n’en pas douter.

Conclusion

Pour son 10e opus, le retour d’Infinity Ward à la conception de Call Of Duty Ghosts est en demi-teinte. Certes, niveau graphismes et décors extravagant, l’équipe a réussi a surprendre le casual gamer ou même l’amateur expérimenté. Toutefois, le mode solo est décevant. A oublier presque. Les missions s’enchainent sans conviction. Les objectifs sont un peu tirés par les cheveux et surtout le joueur a peu de latitudes pour essayer des stratégies différentes, des passages différents. Tout est téléphoné. Heureusement, ceux qui veulent juste fraguer du méchant prendront le même plaisir qu’avant. Veillez juste à ne pas choisir le niveau recrue ou seconde classe pour ne pas avoir des demeurés dans votre ligne de mire.
En mode multijoueur, vous pouvez retrouver votre instinct d’arme fatale avec une jolie panoplie d’armes et d’accessoires. La richesse des cartes et des missions qui font le succès de la licence Call Of Duty en progaming, est dopée à la testostérone et aux anabolisants. Ce n’est pas un hasard si les joueurs connaissent déjà parfaitement les maps et bonnes pratiques pour tuer sans se faire tuer. C’est autre chose que l’intelligence artificielle…
En Multi, le plaisir est multiplié par les possibilités de jeu. Il faudrait voir si les graphismes sont meilleurs sur une console next-gen. Selon nos informations, COD sur Xbox One serait bridé en 720p contre 1080p sur la PS4.


0 commentaires: